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une mode au service du numérique et textile
Pour développer ce projet, je me suis inspirée du travail du designer Gabriele Meldaikyte et de son projet Multi-touch Objects. Il y propose une traduction physique des interfaces digitales, en les réinterprétant dans une approche plus ergonomique, sensible et éthique. Ce glissement du virtuel vers le tangible a résonné avec ma propre envie de questionner notre rapport au numérique à travers le prisme du vêtement.
Dans cette continuité, j’ai choisi de réinvestir son travail dans une démarche manifeste et conceptuelle, ancrée dans l’univers de la mode et du textile. Mon intention : détourner des éléments issus du monde technologique et les intégrer à la construction d’un top hybride, qui dépasse les frontières de l’esthétique pour devenir porteur de sens.
Chaque composant — bouton, connectique, surface tactile — est ici réhabilité. J’ai cherché à redonner usage et poésie à des objets initialement voués à l’oubli. En leur attribuant de nouveaux gestes — accrocher, cliquer, assembler, caresser— je recrée une grammaire sensorielle, familière mais détachée de tout écran.
Ce vêtement devient alors une interface alternative, où l’interaction ne passe plus par la technologie, mais par le toucher, l’expérience, et le corps.
Modèle: Gledia Preka - "numéral top"
une démarche engagée : au regard de l’objet obsolète
Pour ce projet, j’ai choisi de soulever les enjeux d’éco-responsabilité et de durabilité. Chaque pièce numérique présentée a été récupérée dans des décharges communales ou des centrales électriques, des lieux symboliques de notre société de consommation. En réutilisant ces objets destinés à l’abandon, je questionne directement le phénomène de l’obsolescence programmée et je leur offre une nouvelle valeur, une seconde vie.
réinventer l’accroche : entre contrainte technique et expression textile
Un des défis majeurs du projet résidait dans la manière de fixer ces éléments récupérés. J’ai exploré plusieurs solutions, notamment le velcro, apprécié pour sa simplicité, son faible coût et son adhérence. Toutefois, son apparence peu esthétique, son bruit caractéristique et sa faible compatibilité avec les textiles m’ont poussée à chercher une alternative plus subtile et cohérente avec ma démarche.
C’est dans cette recherche que j’ai décidé de créer mon propre textile. Lors d’un stage avec la de l’intervention d’une feutrière , j’ai appris à confectionner de la feutrine — un textile artisanal réalisé à partir de laines naturelles, entrelacées et pressées. Ce matériau m’a permis de concevoir une surface auto-agrippante, durable et esthétique, parfaitement en phase avec l’identité du projet.
